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11 octobre 2025À la fin de l’automne, le jardin semble s’endormir. Les dernières feuilles tombent, les massifs se vident, et les abeilles peinent à trouver de quoi se nourrir avant l’hiver. Pourtant, certaines fleurs bravent encore le froid et continuent d’offrir nectar et pollen à ces butineuses indispensables.
Ces espèces de “fin de saison” jouent un rôle crucial : elles prolongent la vie de la ruche, renforcent les réserves des colonies et maintiennent la biodiversité active jusque dans les derniers jours ensoleillés de l’année.
Sommaire
- 1 Le lierre en fleurs : un festin tardif pour les abeilles
- 2 L’aster d’automne : la star du jardin tardif
- 3 Le mahonia : l’arbuste aux fleurs jaunes hivernales
- 4 Le chrysanthème rustique : plus qu’une fleur de cimetière
- 5 La verveine de Buenos Aires : la persistante du froid
- 6 Comment prolonger la présence des abeilles au jardin
Le lierre en fleurs : un festin tardif pour les abeilles
Souvent considéré comme envahissant, le lierre est pourtant l’un des derniers grands pourvoyeurs de nectar de la saison. Sa floraison, qui s’étend de septembre à novembre selon les régions, attire une multitude d’insectes.
Les abeilles domestiques et sauvages y trouvent un nectar riche, précieux à un moment où la plupart des fleurs ont disparu.
Les fleurs discrètes du lierre, verdâtres et en boule, sont particulièrement appréciées des abeilles d’hiver, celles qui doivent tenir plusieurs mois sans sortir de la ruche.
Le pollen qu’elles récoltent à cette période aide la colonie à se préparer avant le froid : il nourrit les larves tardives et renforce les défenses immunitaires des abeilles adultes.
Un massif de lierre laissé libre ou une haie naturelle peut ainsi devenir un refuge vital pour toute une population d’insectes à la fin de la saison.
L’aster d’automne : la star du jardin tardif
Les asters sont les reines du jardin automnal. Leurs fleurs en forme de marguerite, souvent violettes ou lilas, illuminent les massifs quand tout le reste fane.
Ce qui les rend si précieuses, c’est leur floraison prolongée jusqu’en novembre, parfois même décembre dans les régions douces.
Les abeilles, bourdons et papillons y trouvent un dernier apport de nectar avant l’hiver. Les variétés les plus mellifères sont les asters de la Nouvelle-Angleterre (Aster novae-angliae) et les asters de Nouvelle-Belgique (Aster novi-belgii).

Planter quelques pieds d’asters dans une zone ensoleillée garantit non seulement une touche de couleur tardive, mais aussi un dernier banquet pour les pollinisateurs.
Le mahonia : l’arbuste aux fleurs jaunes hivernales
Dès la fin d’octobre, le mahonia se couvre de grappes jaunes au parfum de miel. Ses fleurs apparaissent alors que la plupart des arbustes sont déjà au repos.
Elles produisent un nectar sucré, accessible même aux abeilles peu actives à cette période.
Ce qui distingue le mahonia, c’est sa résistance au froid et sa floraison longue, qui peut durer tout l’hiver si les gelées ne sont pas trop fortes.
En plus de nourrir les abeilles, il sert aussi de refuge contre le vent grâce à son feuillage persistant. Et au printemps, ses fleurs laissent place à des baies bleutées appréciées des oiseaux.
Le chrysanthème rustique : plus qu’une fleur de cimetière
Longtemps associé à la Toussaint, le chrysanthème est pourtant un véritable atout écologique pour le jardin d’automne. Certaines variétés rustiques, comme Chrysanthemum indicum, fleurissent jusqu’en décembre et attirent les abeilles affamées.
Leur pollen jaune vif est particulièrement nourrissant. Contrairement aux hybrides décoratifs souvent stériles, les variétés anciennes ou non sélectionnées restent de vraies ressources mellifères.
Faciles à cultiver, elles se contentent d’un sol drainé et d’un peu de soleil. Leur floraison tardive transforme les plates-bandes en buffets colorés pour abeilles et papillons.
La verveine de Buenos Aires : la persistante du froid
Haute, légère et gracieuse, la verveine de Buenos Aires (Verbena bonariensis) continue souvent de fleurir jusqu’aux premières gelées.
Ses fines tiges pourpres portent de petites ombelles violettes remplies de nectar, que les abeilles viennent visiter même quand les températures baissent.
Plutôt que de l’arracher à la fin de la saison, laissez-la en place : ses tiges sèches protègent le sol et servent d’abri à de nombreux insectes durant l’hiver. Au printemps, elle se ressème d’elle-même, garantissant un cycle naturel et sans effort.
Comment prolonger la présence des abeilles au jardin
Pour garder les pollinisateurs actifs le plus longtemps possible, il suffit de leur offrir des fleurs étalées sur toute l’année. L’idée est simple : qu’il y ait toujours au moins une espèce en floraison, même en automne.
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Mélangez les périodes de floraison : asters, lierres, mahonias et chrysanthèmes assurent la relève des fleurs d’été.
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Évitez de tondre ou tailler trop tôt : certaines plantes sauvages comme la centaurée ou la pâquerette continuent de fleurir tardivement.
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Laissez une zone “refuge” dans le jardin : un coin avec feuilles mortes, haies et bois mort offre abri et nourriture aux abeilles et à d’autres insectes auxiliaires.
Même en novembre, une simple floraison peut faire la différence entre une ruche affaiblie et une colonie en pleine santé au retour du printemps.
Quand les autres fleurs se fanent, certaines plantes assurent la continuité du cycle naturel. Lierre, asters, mahonias, chrysanthèmes ou verveines deviennent alors les héros silencieux du jardin d’automne.
Ils nourrissent, abritent et soutiennent les abeilles à un moment où la nature semble endormie.
Planter ces fleurs, c’est prolonger la vie au jardin, mais aussi participer à un geste simple et vital : permettre aux pollinisateurs de survivre jusqu’à la belle saison.
Et à l’heure où la biodiversité recule, ces petites floraisons tardives comptent plus que jamais.
